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Elisa Sanchez : les moteurs de son engagement

La présidente du club Soroptimist international de Nîmes nous livre des bribes de vie qui forment le socle de son activisme.

Sur la terrasse du restaurant le Ciel de Nîmes, le même sourire implacable s’affiche sur son visage. Rouge carmin aux lèvres, tailleur d’un blanc immaculé, la représentante du groupe hôtelier indépendant ‘Les Hôtels de Nîmes’ est rodée à l’exercice des relations publiques. A 27 ans, Elisa Sanchez écume les évènements incontournables de la vie économique et associative nîmoise. Elle « pioche » dans les témoignages, s’inspire de ses mentors qui l’abreuvent de conseils bienveillants.

Tel un patchwork d’influences, elle puise dans son héritage polynésien. Elle décrit ‘le mana’ comme une force intérieure spirituelle profondément ancrée dans la culture polynésienne. Une terre qu’elle a quittée à seulement deux semaines de vie lors de son adoption à Tahiti. Ses influences s’inscrivent également en Espagne et en Cévennes. « Je sais d’où je viens, je suis une femme intègre, alignée avec moi-même », nous souffle celle qui fut baptisée à Nîmes.

Elle qui n’a jamais eu l’occasion de rencontrer ses parents biologiques est lucide, un solide équilibre est nécessaire pour ne pas sombrer dans les affres de la crise identitaire propre aux enfants adoptés. Ses parents Anne-Laure Rousson et Serge Sanchez, ses frères et ses cinq neveux seront ses piliers. L’épicurienne rend hommage aux Costières de Nîmes, loue la noblesse de la tauromachie, gratifie de quelques pas de flamenco, une ambassadrice de choix.  

Difficile alors de l’imaginer auparavant. « Je n’étais pas du tout sûre de moi, à l’opposé de ce vous voyez sur les réseaux », poursuit-elle. Sept années d’hospitalisation en raison d’une maladie auto-immune ont transformé la jeune femme. Les allers-retours incessants, les consultations avec un panel de spécialistes ont façonné son logiciel de vie. Las, elle songe un jour à abandonner le combat. Son médecin la met alors face au long chemin parcouru. Un mois après, c’est la piste rouge d’une station de ski qu’Elisa dévalera. La combativité est son maître-mot.

« Ce genre d’épreuve t’apprend la sagesse, à profiter de chaque minute. Si j’avais le choix, je referais le même parcours avec les mêmes erreurs. Elles ont fait de moi la femme que je suis », poursuit-t-elle. Cette rage de vivre, elle l’insuffle désormais au cœur de l’association qu’elle préside depuis janvier 2023, Soroptimist international Nîmes.

Une sororité, communauté de destins

Soroptimist Nîmes (‘sœurs pour le meilleur’ en latin, ndlr) connait ainsi sa plus jeune présidente depuis sa création en 2016. Elisa Sanchez entend bien propager un « mindset » (état d’esprit, ndlr) positif au cœur de cette communauté qui allie sagesse et fougue. L’ONG internationale qui siège à l’ONU milite autour de cinq axes fondateurs : l’éducation, le leadership, la paix, le développement durable, la santé et la lutte contre la violence faite aux femmes. « Le mouvement a été créé par Suzanne Noël en 1924, première femme à réparer les ‘gueules cassées’ après la guerre », abonde la présidente. 

17 femmes font partie de l’aventure Soroptimist Nîmes. Photo DR

17 femmes sont membres à Nîmes, de 27 à 70 ans, sans compter les clubs d’Alès et d’Uzès. « Ce sont des femmes aux parcours multiples, quelque fois difficiles, qui ont su rebondir pour le meilleur », poursuit Elisa. Une sororité qui puise sa force dans l’entraide entre femmes.

Le Soroptimist International de Nimes organise chaque année l’exposition ‘Talents de femmes’ qui place la sculpture, la peinture et la photographie en vedettes. Sans compter ‘Halloween en rose’, un jeu de piste en centre-ville de Nîmes dont les fonds sont reversés au Diane réseau sein Gard, la remise de livres éducatifs aux enfants ukrainiens ou la collecte reversée à Via femina fama contre les violences faites aux femmes. C’est quelque fois autour d’une seule femme que la mobilisation s’organise. Ce fut le cas pour aider aux démarches administratives et commerciales d’une jeune électricienne qui souhaitait entreprendre.

Nîmes, terre d’accueil de la réunion nationale des présidentes

Le premier week-end de décembre, le club de Nîmes accueillera la réunion nationale des présidentes Soroptimist. Les présidentes de toute la France et Outre-Mer se réuniront à l’Hôtel C SUITES. Le Club Soroptimist de Nîmes recevra par ailleurs dès le vendredi soir les présidentes au Carré d’art. Entre 150 et 200 femmes sont attendues avec au programme les actions du réseau et des remises de prix. « Nous aimerions que la Maison Carrée soit illuminée en orange, couleur de la lutte contre les violences faites aux femmes », appelle de ses vœux la présidente.

Elisa Sanchez est présidente du club depuis janvier 2023. Photo DR

« Je n’ai rien à prouver à personne »

Le leadership, une des causes de l’ONG, épouse l’état d’esprit de la jeune femme qui évolue au sein du groupe ‘Les hôtels de Nîmes’. Crée en 2013, le groupe inclut : Hôtel Nimotel***, Hôtel C Suites****, Le B&B Ville Active***, Hôtel Les Vignes Blanches*** (Beaucaire), Partage (lieu de vie, coworking et restauration avec une cuisine au feu de bois), le C Unik (grand bar à vins et tapas maison).

Elisa Sanchez a franchi les étapes avec brio, d’abord commerciale, puis Community manager au sein du groupe. Très vite elle se rend compte qu’elle est faîte pour le terrain, elle en est persuadée : le client ne se trouve pas derrière un bureau. « Je n’ai rien à prouver à personne. Mon réseau, je l’ai créé il y a huit ans. J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment », tient-elle à préciser. Garante de l’image de marque du groupe, Elisa Sanchez place l’humain en premier plan dans son échelle de valeurs.

Linda Mansouri 

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