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CGR Nîmes ou « le multiplexe en centre-ville »

Evrard Zaouche, directeur de CGR Nîmes, nous livre sa vision du cinéma dans vingt ans.

« Quand la TV est arrivée, la cassette vidéo, le DVD, les chaînes Canal+, tout le monde a dit que le cinéma allait mourir. Il est toujours là, il le sera toujours ! », entame l’entrepreneur nîmois. Son plus beau cadeau depuis qu’il est dans le métier ? Un fan de ‘Jurassic park’, qui après avoir regardé le film dans une salle concurrente puis à CGR Nîmes lui avouera : « Honnêtement, je n’ai pas vu le même film ». Evrard Zaouche en est convaincu, la définition de l’image joue un rôle primordial dans l’expérience.

Avec un cinéma âgé de 5 ans, CGR Nîmes se veut à la pointe de la technologie. Le cinéphile n’en est pas peu fier, 300.000 entrées par an, il mise sur les 400.000 dans peu de temps avec un prix attractif qui « tourne autour de 10 euros à plein tarif ».

Trois ans de pleine activité si l’on soustrait les deux années de ‘cataclysme covidique’, le bilan reste optimiste. Son immersif Dolby atmos, écrans de mur en mur, salle à presque 400 places, le directeur ponctue : « CGR Nîmes est le seul cinéma de la ville à proposer du 100% laser et numérique ». 

Voilà ce qu’on appelle un cinéphile passionné, adepte des films d’auteur comme des grosses productions Marvel. Dans ce cinéma hybride, « multiplexe en centre-ville » comme il aime à le définir, Evrard Zaouche multiplie les événements. Enfin, il concrétise un projet qui lui tient à cœur : le lancement du ‘Festival du film espagnol’ du 17 au 20 octobre prochains. En ‘guest star’, Gérard Hernandez (Raymond de la série ‘Scènes de ménages’), sera présent tous les jours au cœur des échanges.

CGR Nîmes est devenu le terrain de jeu de la bande à Philippe Lacheau dont on ne compte plus les productions grand public qui misent sur l’hilarité. Tarek Boudali viendra d’ailleurs présenter son film ‘3 jours max’ en avant-première le 14 septembre à CGR Nîmes. « Ils ont été cassés par la presse, mais Babysitting 2 affiche le meilleur score d’entrée après le dernier Astérix. Ils surfent sur une vague, c’est un peu la relève de Chabat et sa bande », juge le directeur.

« 25 à 30.000 voitures »

C’est avec Philippe Dejust qu’Evrard Zaouche s’associe en 2011 pour reprendre les rênes de Cap cinéma. Le groupe est finalement vendu à CGR peu de temps après. « On travaillait sur l’ouverture, on avait fait des affiches avec un slogan ‘bientôt, rentrez dans l’arène avec Cap cinéma’ », se rappelle-t-il. Changement de programme, Evrard Zaouche se retrouve à inaugurer Cap cinéma en même temps qu’il ouvre CGR Nîmes. S’en suivront les changements de marque de cola ou de caisses pour s’adapter à celles du groupe CGR.

La force du cinéma aujourd’hui ? « Être un multiplexe de centre-ville tout en ayant les avantages d’un multiplexe d’extérieur », répond notre hôte. Technologie, accessibilité à pied, le cinéma se veut chaleureux et familial. Sans compter la baie vitrée au dernier étage qui donne une vue imprenable sur la Tour Magne.

L’emplacement joue aussi sur le succès, face à l’Avenue Général Leclerc ou transitent 25 à 30.000 véhicules/jour selon le directeur. Evrard Zaouche le rappelle à loisir, 3h de stationnement sont gratuits grâce à un partenariat avec Interparking.

Nîmes au rythme du flamenco

Il était prévu pour 2020, il aura lieu en octobre prochain. « Je suis très content, il y aura des séances scolaires, une cérémonie d’ouverture, un invité d’honneur qui fera des Master Class, de la danse, de la bonne nourriture », se réjouit le directeur. Le réalisateur Christophe Barratier présentera en exclusivité la version espagnole de son film ‘Les choristes’. 

Un festival ancré dans son territoire. Les acteurs seront logés à Maison Albar Imperator, véhiculés par Mercedes Nîmes. La Casa De España, la « plus grosse association de culture espagnole du sud » sera partenaire. A ses côtés, la CCI de Nîmes ou Emiliano Marcos à la tête de la société Océan propreté. C’est Jim, artiste nîmois qui signera l’affiche.

Quant à l’artiste Andres Roé, il présentera un court métrage lors de la cérémonie d’ouverture, un film qui encense le flamenco et la tauromachie. Autre actualité à ne pas manquer, le réalisateur Alexandre Arcady présentera son film autobiographique ‘Le petit blond de la Casbah’ en avant-première à CGR Nîmes le 29 septembre. « J’en suis honoré », ponctue le directeur.

« Il va falloir des comédies à gros budget »

Evrard Zaouche partage la vision du cinéma de Jérôme Seydoux qu’il a côtoyé. « A l’avenir, les salles devront toutes être premium, avec des écarts de tarif dans une même salle s’il le faut », nous livre le directeur. Fauteuils spacieux, légèrement inclinés, doubles accoudoirs, écrans de mur en mur, Evrard voit le futur cinéma comme une échappée immersive et ‘cosy’.

Tout doit être conçu pour faire voyager le public. Les lits avec plaids qui remplaceraient les fauteuils ? « Dans l’industrie pornographique à la rigueur, je n’y crois pas du tout, tranche-t-il. Pareil pour la 4DX, ce n’est pas du cinéma pour moi. »

Il poursuit : « Avant, avec ‘Mon curé chez les nudistes’ (oui, ceci est bien un film sorti en 1982, ndlr.), tu remplissais les salles. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Les gens veulent du spectacle. Il n’y a qu’à voir le Box-office, Marvel, Disney, les films pour enfants et familiaux comme Super Mario Bros cartonnent ».

D’où la nécessité de mobiliser davantage de budget pour de futurs ‘blockbuster’ français. Les Américains savent très bien le faire, en témoigne le film ‘Napoléon’ de Ridley Scott avec l’iconique Joaquin Phoenix. Pourquoi pas nous, irréductibles gaulois ?

Linda Mansouri

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