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Denis Duchêne : « J’ai vu l’Hostellerie du Château des Fines roches toute mon enfance »

Crédit photo : Lucia Max. 

5 juillet, 34 degrés. Le chant des cigales accompagne notre escapade bucolique au cœur des vignes prestigieuses.

Ce même vignoble convoité par Chinois et Américains, qui fait la renommée internationale de Châteauneuf-du-Pape. Au loin, ses courbes se dessinent. Le château médiéval des Fines Roches nous enveloppe de son aura mystique, dans le sillage des nombreux poètes provençaux qui y ont séjourné.

A la pointe de l’élégance, cravate jaune sur chemise blanche. Denis Duchêne se prête volontiers au jeu du portrait. L’autodidacte issu du BTP a réussi son pari avec brio. En témoigne le chiffre d’affaires de l’Hostellerie et restauration du Château des Fines roches qui affiche 2M€ en 2022. L’objectif est atteint avec deux années d’avance.  « On est parti pour faire encore plus malgré les difficultés de l’inflation », nous glisse-t-il. Les clefs du succès ? Audace, labeur et capacité d’adaptation remarquable.

Au moment du rachat en décembre 2020, en plein cataclysme ‘covidique’, Denis Duchêne a écho des rumeurs. On lui prête à peine six mois de vie, on l’affuble d’« inconscient ». C’était sans compter le perfectionnisme et la vision du vice-président de la CPME Sud en charge du Commerce. « J’ai une chance, j’ai toujours su m’entourer des bonnes personnes », souligne notre hôte. En 2020, l’ambition est claire : inscrire l’établissement dans l’ère du temps en transcendant l’expérience. Il investit 1,3M € et rénove la totalité de l’Hostellerie et du restaurant.

28 salariés gravitent entre plusieurs pôles. L’espace bien-être ? « On ne s’y attendait pas mais c’est un très beau développement », commente le patron. Sans compter les onze chambres, trois salles de séminaire et deux salles de restaurant. A la manette, deux autres associés complémentaires, en charge de la cuisine et de l’Hostellerie. Une équipe qui fonctionne.

Denis Duchêne. Photo DR

Il « prend ses responsabilités », se remet en question lorsque c’est nécessaire. Des qualités managériales qui lui ont valu le prix du meilleur entrepreneur positif de l’année 2022 décerné par la CPME Sud. Le Vauclusien recoit son trophée à Gap, aux côtés de 600 entrepreneurs. Par-dessus-tout, il reste humble, place son équipe au cœur de la réussite. En témoigne l’enveloppe de 4000 euros offerte au personnel ou le portrait des collaborateurs sur les réseaux sociaux.

Le natif de Sorgues cultive sa fibre politique, il enregistre un score plus qu’honorable lors des dernières municipales à Entraigues-sur-la-Sorgue. A ceux qui souhaiteraient savoir si Denis Duchêne battra campagne pour les prochaines municipales, « je prendrai ma décision en temps et en heure », dit-il tout sourire.

Création d’un service commercial

« En 2022, nous inversons la courbe, la clientèle étrangère revient fortement », parmi eux les américains, européens et asiatiques. Le PDG envisage d’ailleurs un taux de fréquentation de 100% pour le mois de juillet. En août, place à la clientèle parisienne qui se joint volontiers aux étrangers. Comment expliquer ce succès ? Les relations presse jouent pour beaucoup.  « Noëlle Real à la tête de Real Communication a fait un travail considérable pendant deux ans sur le développement ici et à l’étranger », rend-il hommage. Sans compter les vignobles et l’appellation porteuse, « naturellement cela aide ».

A son arrivé, Denis Duchêne crée le spa dans les sous-sols, autrefois des caves en ruine. Un avantage concurrentiel non négligeable que de proposer un espace bien-être dans un établissement 4 étoiles. Les clients se prélassent à loisir dans le sauna, le jacuzzi et la double cabine dédiée aux massages. Pour ce faire, l’entrepreneur n’a pas lésiné sur les rénovations. « Tout ou presque y est passé », la façade et le sol du rez-de-chaussée ont été laissés intact. Pour le reste, la piscine, l’aménagement extérieur, la vaisselle, l’offre culinaire, le mobilier ont connu un rafraichissement sans précédent.

Bienvenue à l’hostellerie du château des Fines roches. Crédit photo: Morgan Palu

Il met alors sur pied un service commercial qui portera ses fruits. Une responsable commerciale et son assistante s’emploient à développer l’offre dédiée aux professionnels de la région et de toute la France. Plusieurs salles de réunion (dont une à 60 places et une salle à 300 places) accueillent ainsi des collaborateurs venus de Marseille, Lyon ou Paris. « La dernière fois, six directeurs ont terminé dehors avec leur ordinateur », se réjouit Denis Duchêne qui porte volontiers le mantra : ‘le plaisir dans votre travail’. L’équipe participera d’ailleurs à un salon du séminaire à Lyon pour développer la promotion de cette halte magique.

Outre les séminaires, Les Fines Roches se pare de ses plus beaux atours pour faire de votre évènement un moment somptueux. Mariage, baptêmes, évènements privés, l’Hôtel Restaurant est privatisable pour plus de confort. Cinq mariages par an y sont célébrés.

« Jamais je n’aurais imaginé apporter ma pierre à l’édifice de ce lieu »

Enfant, il ne compte plus ses balades à vélo. En guise de décors, le majestueux château laissera son empreinte indélébile dans son imaginaire. « Je sais d’où je viens », précise celui qui s’est construit seul. Il grandit à Sorgues, issu d’une famille d’agriculteurs. Denis Duchêne a une enfance modeste, mais heureuse. « Jamais je n’aurais imaginé apporter ma pierre à l’édifice de ce lieu », nous glisse-t-il.

Sa pierre, il l’apportera d’abord dans le secteur du BTP. 21 bougies et le voilà à la tête de sa première entreprise. Il fait prospérer l’affaire florissante pendant 16 ans avant de la revendre en 2019. Une envie d’explorer autre chose, tout en cultivant son réseau. Il visite une ribambelle d’établissements dans le tourisme, le camping, les bateaux, en Ardèche ou sur la Côte d’Azur.

« Je vois un jour passer cette annonce », se souvient-il. Deux heures de visite de l’Hostellerie des Fines roches, il décèle tout de suite le potentiel du lieu. Cinq mois durant, Denis Duchêne fait office de maitre d’œuvre, « j’avais presque l’impression de construire ma maison, j’étais dans mon élément ».

L’autodidacte apprend au gré des étapes l’univers et le standing de l’hostellerie restauration. Il reste « nature », va au contact, aide à porter la valise d’un client âgé. Anecdote cocasse, on lui proposera gracieusement un pourboire, le méprenant pour un commis. Il en sourit, tout en dirigeant l’affaire avec habileté. Vingt ans de management ont façonné sa personnalité.

Salle Xavier Vignon, photo : DR

Ancrage local

Denis Duchêne réussit le pari de faire revenir la clientèle locale. « C’est important pour nous, ils sont là 365 jours de l’année », poursuit-il. Pour les fidéliser, rien de tel que des soirées musicales, des repas ou des ‘brunch’. Le 4 août, les convives sont invités à une échappée médiévale. Quant à la soirée pop rock organisée il y a quelques jours, 1100 personnes se sont rendues aux Fines Roches, 400 personnes étaient attendues.

Denis Duchêne est conscient des défis qui l’attendent. Ou plus globalement qui pèsent sur le secteur de l’hostellerie. Le manque criant de main d’œuvre, une inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail rend les choses complexes. « Si je me suis engagé en politique, c’est justement pour tenter de faire bouger les choses », explique-t-il. Il ne lésine sur les hauts salaires mais malgré ceci, il constate un désamour pour la profession. Un métier de passion qui nécessite un investissement plein et entier.

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