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L’Atelier du sel de Camargue et sa ‘succes story’

Article et photo : Linda Mansouri

Le Gard s’exporte bientôt à Milan.

« Je suis né dans les marchés », clame-t-il dans son bureau. Avenue de la Vistrenque à Caissargues, le forain d’origine nous accueille au cœur des milliers de cartons empilés. Une mystérieuse bétonnière attire notre attention, le sel s’habille d’une dizaine de couleurs pour autant de voyages aromatiques. Nicolas Escobar, l’aficionado passionné par la culture locale. Le bon vivant de 38 ans fait la part belle à la Camargue et à Nîmes grâce à cette entreprise familiale. Le ‘storytelling’ s’affiche sur le packaging des pots de fleurs de sel. Nos belles arènes se trémoussent, sans compter l’œuvre d’un peintre de renom. Michel Tombereau, auteur de quelques affiches de feria, a accepté de poser sa patte artistique sur quelques produits.

C’est la culture gastronomique locale qui justifie le succès de l’Atelier du sel de Camargue. Un ancrage invariable dans notre territoire. En quatre ans, le chiffre d’affaires a littéralement « explosé », trois boutiques ont vu le jour. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, à Aigues-Mortes et à la Grande-Motte, la devanture est reconnaissable au majestueux flamant rose.

La fibre commerciale est innée. Sur les marchés, il imite sa famille et vend ses produits à qui le veut avec brio. L’aventure débute lorsque son frère aux commandes d’une boutique de produits régionaux lui confie une demande. Il doit lui concocter des fleurs de sel aromatisées, un marché de niche, aucun concurrent sérieux à l’horizon. Il se lance corps et âmes en 2017. « Au début, ce n’était pas terrible, ni bon, ni très beau », reconnait-il modestement. Dans une pièce aménagée en laboratoire chez ses grands-parents, il fait ses expérimentations à partir du sel des Salins d’Aigues Mortes. Il conçoit des pochons de 300g, fait vivre sa créativité.

Crédit photo : Atelier du sel de Camargue

Au bout d’heures interminables, il met au point quelques recettes qui feront le succès de l’enseigne. La vedette ? Le ‘sel gitan’ : ail, poivre, romarin. « On la fait sentir au Président en 2019 au Salon de l’agriculture », précise-t-il rieur. Le dénommé ‘Sel fou’ est à base de piment, paprika, herbes de Provence, quand ‘’Le gardian se compose de coriandre, oignon et origan. Des fleurs de sel qui se marient avec la viande ou le poisson pour des recettes à l’envi.

Une bétonnière alimentaire

C’est l’après-Covid qui donnera un coup d’accélérateur. Les consommateurs sont plus vigilants, lisent l’étiquette avec minutie. Hors de question de prendre le risque d’ingérer un produit d’Asie. En plein cursus de commerce, son frère Eddy âgé de 29 ans rejoint alors l’aventure. Il prend en charge le volet développement de la marque et stratégie de distribution. Nicolas quant à lui se concentre sur les recettes et la fabrication. Dans une bétonnière alimentaire homologuée en Téflon, le sel entame sa danse. Le fondateur prépare ses mélanges et les incorpore à l’or blanc.

La société est immatriculée le 5 octobre 2020. « On a de la chance, nos produits plaisent systématiquement à la clientèle de Super U qui, après avoir testé, en redemande », se réjouit Nicolas qui propose des sachets de 300g, du pot en verre pour le sel fin, une gamme de gros sel et également du moulin.

Une quinzaine de gondoles sont installées dans deux Super U du Grau-du-Roi, très fréquentés par la clientèle. Les produits sont également référencés à Carrefour, Intermarché, Utile Uzès et Leclerc d’Arles prochainement. Sans compter les 400 points de revente telle que l’épicerie la Nounourserie, rue de l’Aspic à Nîmes. « Il n’y a aucun contrat, on les laisse tester, ils prennent ce qu’ils veulent en fonction de ce qui plait à leur clientèle », explique Nicolas Escobar. L’Atelier du sel propose également du riz IGP. « Je me suis rendu compte que certains riziculteurs vendaient uniquement aux marques nationales. On vend leur riz localement, c’est une logique gagnant-gagnant », explique le fondateur. Autres produits, du poivre de Madagascar, le poivre de Timut et le Sichuan. « J’ai mis des années pour avoir les bonnes adresses à l’international », tient-il à souligner.

Crédit photo : Atelier du sel de Camargue

« On représente la Camargue au Salon de Milan ! »

Outre la France, les produit sont vendus en Allemagne, Royaume-Uni, Croatie, Italie, « car ils salent beaucoup ». Dernière nouvelle qui récompense le labeur de toute l’équipe, l’Atelier du sel de Camargue a été sélectionné aux cotés de mastodontes français de l’agroalimentaire pour représenter le Gard au Salon de Milan. « 1,5 millions de visiteurs sur huit jours, le salon de l’agriculture fait 700.000 en comparaison », précise Nicolas Escobar.  C’est en participant à un salon à Marseille que la CCI d’Italie leur a proposé l’évènement.

Un petit acteur qui devient très grand et accuse un beau développement grâce à de petites marges. « Je ne veux pas que mes produits soient chers en magasin, je compense sur le volume », nous explique-t-il. Une aventure rendue possible grâce à la quarantaine de salariés issus d’environ 5 Esat (Établissement et service d’aide par le travail) du territoire. « Je n’ai pas voulu travailler avec des machines, recourir à des salariés en situation de handicap me convient parfaitement, l’entente est plus que cordiale », explique Nicolas. L’Atelier du sel déménage en octobre à l’ESAT de Pierre Laporte, en plus de la logistique qui se trouve à Générac et de l’atelier de fabrication à Grézan.

A retrouver en magasin. Photo DR

Salon « Gargantua » en projet

Parmi les nouveautés, du riz fumé au bois de hêtre que Nicolas espère voir sur les tables des restaurants gastronomiques. Plus encore, il réfléchit à créer un salon inédit : « Gargantua ». Une vitrine pour valoriser la gastronomie gardoise, de la Camargue aux Cévennes, parrainée par un chef étoilé. « Il y a le Salon Miam ou Gard gourmand, là il s’agirait uniquement d’un seul thème : le Gard », explique-t-il. Il travaille déjà sur le projet auprès de décisionnaires nîmois.

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