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Pont du Gard : une expo’ au million de facettes

Article et photo : Linda Mansouri

80 kilomètres de fil pour chambouler notre rapport à l’espace et au temps.

Vous perdrez à coup sûr l’équilibre. Dans la pénombre, une dame titube, tâtonne le mur avant de trouver une assise confortable pour se délecter du spectacle. Des millions de lucioles gravitent dans l’espace. ‘Light as space’, le doux nom de l’exposition jusqu’au 1er octobre au Pont du Gard, signée du virtuose japonais Yasuhiro Chida. Sous nos yeux, une prouesse scientifique et artistique, sublimée par le maniement de la lumière. Chaque trajectoire est conçue avec minutie pour absorber le rayon et le réverbérer sur nos rétines. Le travail est titanesque, nécessitant deux mois en résidence artistique de l’architecte de la lumière qui signe là sa plus grande œuvre en solo.

« On perd nos repères, mais on en construit d’autres », commente Sébastien Arnaux, directeur du Pont du Gard. Plongez dans un dédale de fils qui s’enchevêtrent et donnent lieu à pléthore de combinaisons géométriques. L’expérience est intimiste, propre à la perception de chacun. Arrive le tunnel qui nous plonge dans une dimension onirique. Au fond, une lumière suit les courbes de l’horloge du temps, redoutable rappel de chaque seconde qui s’égrène. Une goutte d’eau tombe au sol, révélant sa dimension moléculaire pour laisser apparaitre un tableau monochrome. A peine tombée que naît une nouvelle goutte, la nature se fait et se défait, éternel recommencement. En déambulant dans les salles, le blanc laisse place au bleu électrique. Les fils sont traversés de vagues, remous incessants de notre existence. Les vibrations font écho à notre terre sismique et fragile. Nos certitudes terrestres sont malmenées, l’atmosphère cosmique est troublante. ‘Light as space’ réussit avec brio le pari d’immerger le spectateur au plus près des œuvres.

« La culture nous permet de nous interroger sur notre relation à l’autre, à la planète, au temps », souligne le directeur. Défi relevé, le visiteur ne sait plus combien de temps il est resté dans ces salles plongées dans le noir. Avec cette nouvelle exposition, l’Etablissement public de coopération publique présidé par Patrick Malavieille s’emploie à « reconstruire le lien social, à nouer des partenariats ». L’invitation de l’artiste est ainsi le fruit d’une coopération avec l’association Echangeur 22 et le Conseil départemental du Gard.

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Crédit vidéo : Pont du Gard

L’architecte de la lumière

Né en 1977 à Kanagawa (Japon) et diplômé en architecture, Yasuhiro Chida crée des installations monumentales immersives questionnant « la conscientisation de l’espace » et « la transformation des sensations somatiques », dont il tire l’inspiration de sa pratique de l’alpinisme en haute altitude et de l’escalade sur glace. Il est actuellement en train de construire son musée d’art, le « Museum of Spatial Art », à Tatsuno (Nagano, Japon).

Parmi les activités récentes de Yasuhiro Chida on mentionne entre autres : la Fête des Lumières de Lyon (2021) ; le Festival des Lumières de Taichung (Taïwan, 2021) ; le Kunst Fest Spiele d’Hanovre (Allemagne, 2020) ; Wonderspaces (Etats-Unis, 2019) ; le Festival des Lumières d’Amsterdam (2017, 2018).

Exposition gratuite pour les étudiants, mineurs et personnes en situation de handicap. Billetterie, cliquez ici.

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